Chère lectrice, cher lecteur,
Voici neuf ans que j’ai créé la Savonnerie de la Cité et sept ans que celle-ci a investi ces charmants locaux de la Rue des Grottes 15 à Genève.
J’ai le plaisir de vous en dire un peu plus sur notre petite équipe et sur le parcours qui m’a amenée à cette incroyable aventure entrepreneuriale.
Mais pour commencer, nous souhaiterions exprimer notre plus profonde gratitude à vous tous qui achetez nos produits et permettez à notre savonnerie d’exister et à nos talents de se manifester.
Myriam & Thomas
Je me réjouis d’accueillir Thomas qui a commencé à travailler pour la savonnerie fin mars 2024. Il vous en dit un peu plus sur son parcours ci-après.
Titulaire d’un Master en design de mode et accessoires obtenu à la HEAD à Genève et lauréat de plusieurs concours artistiques récompensant l’innovation vestimentaire, je poursuis mon activité de couture et de développement de textiles depuis un petit atelier des Pâquis.
Très attaché à la Ville de Genève et à son développement socioculturel, j’étais à la recherche d’un nouvel objectif professionnel afin de compléter mon activité créative. Après une décennie dans la vente en grande surface, j’ai senti le besoin de me lancer dans un nouveau challenge avec des valeurs proches des miennes qui sont l’artisanat, la bienveillance et les rencontres.
C’est Camille, ancienne collaboratrice de la savonnerie et amie de longue date avec laquelle j’ai partagé mes meilleures années à l’école, qui m’a recommandé la Savonnerie de la Cité et qui m’a présenté à Myriam.
Je me réjouis déjà de faire partie de l’aventure et de pouvoir y apporter mon expérience et mon inventivité.
Quant à moi, Myriam, fondatrice et directrice de la Savonnerie, je m’occupe de toutes les tâches afférentes à l’entreprise, de la vente et de la production.
QUE DIRE DE MON PARCOURS?
Après un chemin de vie riche en expériences diverses, j’ai pris la décision de me lancer dans la fabrication et la vente de savons naturels artisanaux. Ainsi, en septembre 2015, après une formation professionnelle en savonnerie à froid, j’ai fondé la Savonnerie de la Cité.
Tout d’abord, parce que j’ai été magnifiquement inspirée par le savon, ce bien terrien, utile, brut et simple, qui nous accompagne dans notre quotidien, qui partage notre intimité et qui s’allie si bien à l’eau pour prendre soin de notre peau … et de notre âme aussi !
Créer la Savonnerie de la Cité, c’était aussi le choix de l’indépendance et une opportunité renouvelée d’exprimer mes valeurs et ma passion, de m’épanouir et de prendre place dans ce monde.
En créant la Savonnerie de la Cité j’ai souhaité proposer un univers qui parle à tous nos sens, des savons qui allient esthétisme, douceur soyeuse et ravissement olfactif. Par cette expérience sensorielle et l’émotion qu’elle suscite, j’ai vu la possibilité d’apporter ma contribution au bien être de mes concitoyens, ainsi qu’une certaine forme de beauté et de poésie.
J’y ai vu aussi l’opportunité de créer un pont avec mon propre univers esthétique, inspiré notamment par les représentations de paysage dans l’art pictural chinois (Shanshui) et les estampes japonaises d’Hokusai et d’Hiroshige.
La savonnerie en deux mots : la passion devient vite métier !
La savonnerie en trois mots : créativité, rigueur, et … force physique ! Eh oui, il en faut pour transporter les matières premières, les caisses pleines de savons et remuer les préparations dans l’atelier !
Et … mon parcours jusqu’à la savonnerie en un peu plus de mots – pour les plus curieux :
Née à Berne, je passe mes jeunes années en Valais, dans un petit village perché à flanc de montagne, au cœur de l’effervescence culturelle de l’hôtel de mes parents. Avec mes camarades d’école, enfants insouciants, nous vivons alors au rythme des saisons, des cueillettes, des fêtes religieuses et de leurs processions, mais aussi au gré des allées et venues du téléphérique, notre trait d’union vers la plaine. C’est là que je forge mon caractère et m’épanouis au sein d’une communauté éclectique faite de la population montagnarde locale et des clients de tous horizons qui séjournent à l’hôtel de mes parents. Baignée dès la naissance dans le suisse allemand et le français, au contact des nationalités du monde, je découvre aussi de nouvelles langues et m’y intéresse avec passion et rigueur. Et de fait, passion et rigueur seront mes pierres d’ancrage tout au long de mon parcours. Très tôt présent dans ma vie, le travail y tiendra aussi une place centrale, très souvent en conjonction ou en alternance avec mes études que je finance moi-même.
A 20 ans mon certificat de maturité en poche, je choisis Genève, l’internationale & la multilingue, pour y étudier les langues et civilisation chinoises et mon autre grande passion, la langue et littérature anglaise. Deux ans plus tard, ma fascination pour la Chine m’amène jusqu’à l’université Fudan de Shanghai où je vais étudier pendant 1 an et demi. A l’époque, je rencontre aussi Paul, mon compagnon de vie, et à mon retour de Chine, je continue mes études tout en devenant maman et en travaillant parallèlement dans diverses entreprises, des administrations locales aux multinationales.
La culture du travail, le goût pour l’étude et la détermination absolue lorsque j’entreprends quelque chose constituent les éléments clés de ma vie. J’aime tout ce qui touche à l’authentique, la civilisation, l’humain, la terre, l’art, les sens et le sens. Le sens, je le cherche et le trouve tout au long de mon parcours sinueux et notamment lors d’un deuxième cursus d’études entrepris à l’âge de 41 ans à la Haute Ecole de Travail social à Genève. C’est ainsi que je deviens, en qualité d’assistante sociale, pendant quelques années, l’interprète des autres.
Mais assez vite, mon besoin d’indépendance et d’autonomie se font ressentir. Les cadres institutionnels me pèsent, me font faire le grand écart et me mettent sous tension. Et au fil du temps, les fibres artistique et créative se rappellent à moi. Je ressens le besoin de revenir au manuel, au lien pur à la matière et à la nature. Se produit alors une étrange synchronicité qui va permettre à mon amour et à mon attachement pour les produits naturels de trouver à s’exprimer. En effet, je découvre en lisant une brochure, que faire du savon selon la méthode traditionnelle de saponification à froid nécessite peu de moyens. Je me mets à faire des recherches et plonge alors dans l’univers fascinant de la savonnerie. Je réalise que le savon, dont l’existence est pourtant si éphémère, a traversé les temps : des Egyptiens en 1500 avant J.C. en passant par les Grecs et les Romains, comme le Phénix, il renaît inlassablement de ses cendres pour venir s’échouer, plusieurs siècles plus tard, dans nos cuisines et nos salles de bain.
C’est ainsi que je me lance dans l’aventure de la Savonnerie de la Cité et crée mon nouvel univers professionnel avec le soutien sans faille de ma famille. J’ai trouvé le chemin de mon expression créative et de mon indépendance, en restant fidèle à la Nature.
Myriam Vouillamoz Galland
Fondatrice et directrice